Un sourire

Il était comme chaque fois le premier de l’après midi. Je l’ai appelé, lui ai serré la main et je l’ai suivi jusque mon bureau. Je lui ai demandé s’il avait des questions, s’il voulait rester assis ou s’allonger, enlever ses lunettes peut-être. Il a répondu que non, qu’il préférait rester assis, et que oui peut-être. Il avait déjà beaucoup parlé les fois précédentes et toujours revenait cette plainte, cette sensation d’être dans le brouillard, comme perdu, tout en étant incapable de lâcher prise.

J’ai pris beaucoup de temps pour l’induction, volontairement. J’ai vu son visage se détendre, sa respiration ralentir, il a commencé à pencher vers la droite. Je l’ai accompagné sur le chemin. Et puis je l’ai laissé trouver son endroit, y passer du temps, profiter des sensations, ralentir le rythme, apprendre comment y revenir dès que nécessaire.

Nous avons convenu de nous revoir après la nouvelle année.

Je l’ai raccompagné. En me serrant la main, il avait les larmes aux yeux, il a souri et il a murmuré merci.

C’est la première fois que je le voyais sourire. Et ça m’a fait du bien aussi.


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