Elle répond que non elle ne partira pas en vacances cette année. Elle a besoin de rester chez elle, dans son cocon, après tout ce qu’elle a vécu cette année, la maladie, les douleurs, la dépression. Elle ajoute que de toute façon, pour se dépêcher, jeter les valises dans le coffre, rouler, s’énerver, arriver, devoir se reposer et puis revivre ça, refaire les valises, les mettre à nouveau dans le coffre, faire le chemin en sens inverse, ce n’est vraiment pas la peine de voyager.
J’acquiesce mais surtout parce que voyager, ce n’est pas cela. Avec la rapidité des transports et le manque de temps chronique, nous avons oublié la définition du mot « voyage », qui est en fait le déplacement. Nous avons oublié le voyage en lui-même pour ne voir que la destination.
J’ajoute que dans notre monde où tout va tellement vite, nous avons oublié de prendre le temps sur le chemin, et qu’il nous manque peut-être l’essentiel.
Déjà Stevenson disait « Je ne voyage pas pour aller quelque part, mais pour voyager. Je voyage pour le plaisir du voyage. »
Voyager sans but. Pour le plaisir. Le plaisir de prendre le temps. Ce luxe ultime.
Elle sourit. Elle conclut en disant que cette année elle restera ici. Elle ne voyagera pas pour aller quelque part. Elle fera son voyage intérieur. Au calme, ici, pendant que tous seront partis. Elle rit.