Il fait chaud et nous attendons l’ouverture de la caisse du théâtre. Assise sur les tabourets hauts de la terrasse face au Palais Rohan, je savoure les arômes de ma glace au café. Je feuillette d’un œil distrait le catalogue ImmoBidule. Simon commente, des fois un prix, d’autres une localisation.
Et puis je dis :
– Tu sais, ya des nanas qui viennent en consultation parfois, j’ai du mal, elles ne s’arrêtent pas de parler, c’est non-stop, depuis le moment où elles entrent, jusqu’au moment où elles sortent, elles parlent, elles parlent, elles parlent, j’ai vachement de mal à canaliser. Pis ça doit être fatigant de les supporter pour leurs proches.
– Mmmh… ben peut-être qu’à la maison, elles ne parlent pas, peut-être que c’est le seul endroit où elles peuvent s’exprimer.
Je repose la page que j’avais commencé à tourner. Depuis tout ce temps que je fais ce boulot, je n’avais jamais pensé à ça sous cet angle. Et je me demande pourquoi. Je le regarde.
Il mange tranquillement sa glace. Il sourit dans le vague, il pense déjà à la prochaine blague bien lourde qu’il va pouvoir faire.
Il est mon autre regard.
Au Pays Des Vaches Mauves 
J’adore le passage « il pense déjà à la prochaine blague bien lourde… » C’est tellement lui! 🙂
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🙂 Oui et c’est pour ça que je l’aime, pour cette ambivalence entre une finesse d’analyse et une lourdeur blaguesque.
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ah ah oui c’est tout à fait lui 🙂
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magnifique ❤
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